Le projet C5 
 

 

 

 

 


 

C5 est un projet de construction autoroutier qui vise à relier l'autoroute A5 à l'autoroute A6 en contournant Melun par le NORD.

Carte détaillée

Inscrit au Plan Directeur Intercommunal en 1959 puis au SDRIF (Schéma Directeur Régional d'Ile de France) depuis 1976. Ce projet était censé répondre aux besoins de circulation routière engendrés par l'évolution démographique et économique de l'Ile de France et de la région Melunaise.

c'était :

  1. La quatrième rocade autour de Paris
  2. Maillage autoroutier de la région parisienne
  3. Voie d'échange Nord-Sud de la région Ile de France
  4. contournement de Melun pour la circulation de transit régional nord-sud de la région Ile de France et nationale (nord-est-sud)

Son tracé est parallèle et contigu aux lignes de haute tension EDF entre Boissise le Roi et St Germain Laxis et  longe les communes de Boissettes, Dammarie les Lys, Le Mée sur Seine, Voisenon, Vert St Denis, Rubelles, St Germain Laxis.

Depuis son inscription au SDRIF de 1976, il a toujours été réinscrit sur les différents schémas directeurs d'aménagement du territoire nationaux.

Or, ces documents sont prioritaires par rapport aux schémas locaux tels que le PDU ( Plan de Déplacements  Urbain) . Ces derniers n'ont pas le pouvoir de modifier les prévisions nationales, sauf à être déclarés illégaux et modifiés d'autorité par le préfet. (voir communiqué du préfet du 11/2/97).

20 communes composent le SIEP dont 18 (voir liste) sont directement concernées par ce projet.

Leurs positions par rapport à ce projet peuvent s'apprécier de deux manières :

-au travers des déclarations à la presse

-en examinant leur décision de vote lors des réunions du SIEP

Comme c'est fréquemment le cas dans ce genre de dossier, deux thèses s'affrontent.

Ceux qui s'imaginent avoir trouvé avec la construction de cet autoroute "LA" solution à tous les problèmes de circulation dans et autour de Melun, et ceux qui pensent, au contraire, que loin de répondre à cette attente la construction d'un tel ouvrage ne résoudrait pas les problèmes et constituerait une aberration économique et écologique.

Analysons en examinant la presse les arguments des deux camps.

Les communes les plus motivées par la construction de l'autoroute C5 sont Melun et La Rochette. POURQUOI ?

Un article de "La République" du 14/12/98 illustre bien les ambitions de Melun sur le plan régional:

- de s'affirmer face aux autres villes de Seine et Marne (Meaux, Lagny, Marne la Vallée) comme pôle régional porteur de développement.

-de renforcer son centre ville

-de désenclaver les quartiers en difficultés

-d'améliorer la desserte vers Paris contribuant ainsi au développement économique et urbain

Notes :

  1. Sur le plan économique, la C5 constituerait une chance pour le développement économique du DAM (District de la l'Agglomération Melunaise)   en facilitant l'implantation des entreprises qui seraient mieux desservies sur le plan des infrastructures routières. (REP du 9/11/98)
  2. Pour ce qui concerne le développement urbain, Melun projette d'urbaniser le côté nord de la pénétrante (+ 15000 habitants et 550 logements environ) et de transformer celle ci en desserte interne de la ville de Melun.

Si ces projets d'urbanisation au Nord de Melun se réalisent, il est évident que la situation du trafic routier dans Melun sera encore aggravée du fait que la gare se situe au Sud et que la seule voie d'accès est l'Avenue Thiers.

Actuellement plus de 46 000 véhicules par jour traversent Melun. Pour cette traversée un seul passage: L'avenue Thiers

Sachant que le trafic est à plus de 80% local ce n'est pas une autoroute qui permettra sa dilution ni la dessaturation du quartier de la gare

L'autoroute C5 n'est pas la solution au problème de circulation dans MELUN  (Rep du 27/4/98 schéma des flux).

Ce schéma illustre bien la position entonnoir du trafic de l'avenue Thiers QUI EST LE SEUL ACCES POSSIBLE A LA GARE pour tous les habitants de Melun et des communes limitrophes du Nord.

Les actions et les propositions des élus de Melun pour favoriser la construction de la C5 sont pour le moins provocatrices (Parisien du 10/4/98) et peu soucieuses d'une recherche de consensus comme le prouve les réaction des maires des communes mises en cause par les élus de Melun dans l’article de Parisien du 18/12/98.

. On y découvre tantôt le chantage (Parisien du 22/12/98), tantôt la recherche de culpabiliser les communes qui s'opposent au projet.

Parallèlement à l'action des élus, des comités anti-bruit se sont constitués pour demander que soit apportée une solution au problème d'engorgement de Melun aux heures de pointe.

Ces comités font valoir que le passage de 46000 véhicules par jour (voir Schéma des flux) sur l'avenue Thiers génère d'importantes nuisances sonores pour les riverains et une forte concentration de la pollution due aux gaz d'échappement.

 

Face à ces positions, les communes de DAMMARIE les LYS et du MEE sur SEINE  en tête développent une autre argumentation.

 

Cette argumentation se fonde sur les points suivants .

A - Le projet C5 est un vieux projet (1959-1976)

B - Des solutions existent de nature à satisfaire les exigences de tous.

 

A - Le projet C5 est un vieux projet:

Il ne tient pas compte des évolutions de 'l'urbanisation de la région melunaise et des nouvelles aspirations de la population.

Par ailleurs il va à l'encontre du titre 1er de la loi sur la protection de l'air qui vise à diminuer le trafic automobile et développer les transports en commun.

Lors de son élaboration, le paysage de la région   melunaise n'avait rien de commun avec son aspect actuel.


La DDE puis les communes ont délivré des permis de construire sans tenir compte de la possible réalisation de cette autoroute.

C'est ainsi que le long  du trajet prévu, les habitations, les écoles, les collèges et les lycées se sont multipliés et la gêne occasionnée par les nuisances de la circulation affecteraient environ 10000 habitants et plusieurs milliers d'écoliers (voir schéma d'implantation des établissements scolaires le long du tracé de la C5 )

De nombreux habitants de ces nouveaux quartiers ont quitté la ville pour trouver en banlieue un mode de vie plus proche de la nature. Ils ne souhaitent pas retrouver sous leurs fenêtres les nuisances qu'ils ont fui 20 ans auparavant.

Il est constant que la construction d'une autoroute appelle un flux de trafic et donc une concentration de la pollution.

La C5 ne dérogerait pas à cette règle puisqu'elle canaliserait sur la région melunaise le trafic NATIONAL et INTERNATIONAL venant du Nord-Est de la France et de l'Europe.

Fait aggravant, son tracé passe à travers une série de massifs forestiers qui sont les véritables poumons verts de la région melunaise et qui sont actuellement fréquentés par des milliers de promeneurs et d'enfants des écoles.

En considérant les pics de pollution, de plus en plus fréquents, qui touchent Paris et la région parisienne, et les mesures drastiques mises en place pour les diminuer, on est en droit de ce demander si ce projet est judicieux.

De ce point de vue, il va à l'encontre de la loi sur la protection de l'air comme indiqué plus haut.

Toutes ces incohérences sont bien mises en évidence par l'article de J. Renault président de l'union des associations  de lutte contre la C5 (REP du 19/10/98)

De nombreux élus sont conscients de ces risques.

Risques d'autant plus inacceptables qu'ils sont inutiles.

B - En effet des solutions existent moins coûteuses et plus écologiques. Elles ont fait l'objet de nombreux articles dans la presse locale dont les plus significatifs sont ceux de:

    - Quelques conseillers généraux du Canton du Mée sur Seine (article de La République)

    - Le  maire du Mée sur Seine (Parisien du 22/6/98)

les solutions proposées peuvent être résumées comme suit :

Réseaux routiers

-création de deux ponts en amont et en aval de Melun pour éviter le goulot d'étranglement que constitue l'avenue Thiers

-Contournement de l'agglomération de St-Fargeau Ponthierry, Pringy, Boissise le Roi jusqu'à la RN 7

-report du péage de l'autoroute A5 au delà de Montereau (en effet cette autoroute est sous utilisée -moins de 12000 véhicules par jour contre 265000 pour la A4) - voir le palmarès des autoroutes sur le Parisien du 6/11/98-, ce qui soulagerait Melun du trafic de transit.

-mieux canaliser le trafic par un fléchage approprié

Transports en commun

Les actions préconisées par le PDU sont:

- la construction d'une gare à Dammarie les Lys pour soulager celle de Melun dont les infrastructures (accès routiers et parkings sont saturés)

- créer des trains directs à Paris à partir du Mée sur Seine où il existe un parking régional gratuit ce qui éviterait aux personnes du nord ouest de Melun (le Mée, Cesson, Vert St Denis,... d'aller à la gare de Melun pour prendre des directs.